

Chikungunya: le virus circule toujours activement à Mayotte
Le virus du chikungunya circule toujours activement à Mayotte, où une baisse "significative" du nombre de cas déclarés est à relativiser vu les capacités limitées pour mesurer exactement la dynamique de l'épidémie, a indiqué vendredi Santé publique France.
"La circulation du chikungunya demeure active sur l'ensemble du territoire, avec une intensité élevée notamment dans plusieurs communes en dehors des principaux foyers épidémiques de Mamoudzou, Pamandzi et Dzaoudzi, jusque-là moins touchées", observe Santé publique France.
Depuis début 2025, 969 cas confirmés de chikungunya ont été enregistrés dans l'archipel de l'océan Indien, indique l'agence sanitaire, en comptabilisant 74 nouveaux cas du 9 au 15 juin, selon des données encore provisoires, contre 135 la semaine précédente.
Si elle est "significative", cette baisse du nombre de cas confirmés doit être considérée "avec prudence, compte tenu des limites de la surveillance actuelle", ajoute-t-elle.
Non seulement les tests de confirmation biologique du chikungunya ne sont plus systématiques pour les patients se présentant aux urgences, sous forte pression, mais il y a un recours aux soins limité d’une partie de la population de Mayotte.
Quant à la présence des moustiques vecteurs de la maladie, la situation apparaît mitigée.
D'un côté, les actions de lutte "commencent à porter leurs fruits, additionnées à la baisse de la pluviométrie et l'arrivée des alizés", et leur densité diminue progressivement. De l'autre, une pluviométrie persistante dans certaines zones, notamment à l'est de Grande-Terre, pourrait favoriser cette densité dans les prochaines semaines.
Depuis la détection du premier cas confirmé dans l'archipel, 36 personnes ont été hospitalisées, dont 18 femmes enceintes pour surveillance et 14 nourrissons de moins d'un an. Jusqu'ici, deux admissions en réanimation néonatale ont été signalés, mais aucun décès.
Vu la situation actuelle, l'agence sanitaire appelle à renforcer la lutte anti-vectorielle, notamment dans les communes hors des foyers épidémiques originels, et les actions ciblées de réduction des gîtes larvaires et de sensibilisation des populations pour limiter la prolifération des moustiques.
Le chikungunya provoque de fortes fièvres, des douleurs articulaires parfois durables et une fatigue intense. Mais à Mayotte, département le plus pauvre de France, il est souvent perçu comme un moindre mal par la population face aux autres urgences du quotidien.
Mayotte a déjà subi plusieurs crises de santé publique en 2024, dont une épidémie de choléra, puis les conséquences du passage du cyclone Chido.
N.Dossary--al-Hayat