AL HAYAT - Les violences à caractère confessionnel près de Damas s'étendent, 13 morts

Riyadh -

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Les violences à caractère confessionnel près de Damas s'étendent, 13 morts
Les violences à caractère confessionnel près de Damas s'étendent, 13 morts / Photo: Rami al SAYED - AFP

Les violences à caractère confessionnel près de Damas s'étendent, 13 morts

Les affrontements à caractère confessionnel entre des groupes armés liés au pouvoir et des combattants druzes se sont étendus mercredi aux environs de Damas, faisant 13 morts et illustrant les défis auxquels font face les autorités de Syrie, en proie à l'instabilité.

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Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé début mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste à présent au pouvoir.

Treize personnes ont été tuées à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des affrontements ont éclaté dans la nuit, au lendemain d'accrochages dans la localité à majorité druze de Jaramana qui ont fait 17 morts, selon les autorités et une ONG.

"Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle (..) les gens meurent et nous avons des blessés", a-t-il ajouté.

Selon une source du ministère de la Santé citée par l'agence Sana, 11 personnes ont été tuées et d'autres blessées par les tirs de "groupes hors-la-loi qui ont pris pour cible les civils et les forces de sécurité dans la région de Sahnaya".

- "Un corps sur la route" -

Il s'agit de cinq membres des forces de sécurité qui ont été visés par des francs-tireurs relevant de groupes armés et de six autres personnes qui se trouvaient dans une même voiture prise pour cibles par ces groupes, a précisé aux journalistes le directeur des relations publiques du ministère de l'Information, Ali al-Rifa.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, deux combattants druzes ont en outre été tués à Sahnaya.

"Les affrontements ont commencé à environ quatre kilomètres de la ville et se sont étendus à sa périphérie, et les bruits des explosions n'ont pas cessé depuis la nuit dernière", a déclaré à l'AFP Karam, un combattant druze de 27 ans qui n'a pas donné son nom de famille.

"Il y a un corps sur la route juste devant moi et personne ne peut s'en approcher", a ajouté le jeune homme joint par téléphone, alors que des tirs étaient clairement entendus.

Les violences avaient éclaté dans la nuit de lundi à mardi à Jaramana entre des forces affiliées aux autorités et des combattants locaux druzes, et fait 17 morts, selon l'OSDH.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

L'attaque contre la ville a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Ces affrontements, qui interviennent après les massacres qui ont fait quelque 1.700 morts, en grande majorité alaouites, début mars sur le littoral, illustrent les défis auxquels fait face le nouveau pouvoir islamiste, qui s'est engagé à protéger les minorités dans ce pays multiconfessionnel.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les forces de sécurité ont mis en place des points de contrôle dans plusieurs quartiers de Damas tandis que les restaurants et les cafés de la vieille ville, où résident de nombreux chrétiens, étaient fermés.

M.Ajlan--al-Hayat