AL HAYAT - "Il ne reste plus rien": des Israéliens face aux dégâts causés par les frappes iraniennes

Riyadh -

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"Il ne reste plus rien": des Israéliens face aux dégâts causés par les frappes iraniennes
"Il ne reste plus rien": des Israéliens face aux dégâts causés par les frappes iraniennes / Photo: GIL COHEN-MAGEN - AFP

"Il ne reste plus rien": des Israéliens face aux dégâts causés par les frappes iraniennes

"Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", dit Evguenia Doudka dont l'appartement est totalement retourné après que des explosions ont détruit plusieurs immeubles de Bat Yam, une ville côtière israélienne, proche de Tel-Aviv.

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Au matin d'une nuit rythmée par les attaques aériennes iraniennes sur tout le pays, seuls les casques oranges des services de secours se détachent du gris des décombres, des amas sans début ni fin où s'entremêlent des parpaings, des tiges métalliques et des morceaux de fenêtres.

Dans cette ville de bord de mer, au moins six personnes parmi lesquelles deux enfants ont été tuées selon la police, et les recherches se poursuivent pour trouver des personnes considérées comme disparues.

En bas d'immeubles aux façades totalement éventrées, certains sont en train de ranger, de passer le balai, au milieu du va-et-vient des engins de chantiers qui déblaient la chaussée.

D'autres habitants ont l'air encore sonnés. "C'est un miracle que nous ayons survécu", lâche Shahar Ben Zion au milieu des éclats de verre qui jonchent le sol de son appartement. C'est sa mère qui l'a convaincu in extremis de descendre à l'abri.

Sur les bancs publics, plusieurs habitants de ce quartier résidentiel attendent de trouver une solution d'hébergement, des sacs ou des valises au bout des bras.

- Près des abris -

Plus de cent personnes ont été blessées, selon le maire, Tzvika Brot, et quelques unes sont soignées dans la rue, au milieu des cordons de sécurité et de l'agitation.

En s'extrayant des carcasses d'immeubles avec sa valise rose, Elena Golomb a le visage fermé. Son appartement est lourdement endommagé, et elle ne se souvient que "d'un éclair, d'une explosion".

A côté d'elle, Julia Zilbergoltz explique qu'elle se rend chez une amie avec le peu de vêtements qu'elle a réussi à récupérer chez elle.

"Je suis stressée et sous le choc. J'ai traversé des moments difficiles dans ma vie, mais je ne me suis jamais retrouvée dans une situation comme celle-ci", note-t-elle.

L'armée israélienne mène depuis vendredi une série de frappes sans précédent sur l'Iran avec l'objectif affiché d'empêcher la République islamique d'obtenir la bombe atomique, ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens.

L'Iran a riposté par des salves de missiles balistiques et de drones.

A Bat Yam, personne ne commente ces développements, tant le choc est encore prégnant. Ce paysage apocalyptique où même les voitures sont parfois méconnaissables est une scène relativement inhabituelle en Israël où le système de défense aérienne intercepte l'immense majorité des projectiles.

D'autres lieux, à Tel-Aviv et dans les environs mais aussi en Galilée, ont été touchés.

Dimanche matin, premier jour de la semaine en Israël, les rues étaient particulièrement calmes, les autorités conseillant aux habitants de rester à proximité des abris.

Plusieurs habitants de Tel-Aviv ont confié à une journaliste de l'AFP leur "inquiétude" et leur "stress", mais aussi leur adhésion à la guerre contre l'Iran menée par le gouvernement.

"L'Iran est la menace la plus catastrophique pour l'Etat d'Israël, ils veulent nous tuer", dit Hagit Saban, une jeune retraitée, qui veut toutefois à dire "au peuple iranien": "nous vous aimons, c'est votre régime que nous n'aimons pas".

Tomer Danieli, lui, tient à ouvrir son café du centre-ville de Tel-Aviv, à seulement quelques kilomètres des décombres de Bat Yam.

"J'ai senti que je devais ouvrir pour offrir un espace aux personnes qui veulent sortir, prendre l'air, respirer, se sentir mieux et se déconnecter un instant des abris".

H.Humaid--al-Hayat