Coupes budgétaires à France Télé: une centaine de comédiens défendent la création audiovisuelle
"La création est un bien public essentiel", plaident jeudi plus de 110 comédiens et comédiennes de fictions télévisées dans le journal le Parisien pour défendre l'audiovisuel public menacé de coupes budgétaires.
"Aujourd'hui, toute la création audiovisuelle, de la fiction au documentaire, en passant par le spectacle vivant et l'animation, est menacée par les coupes budgétaires prévues dans le projet de loi de finances", dénoncent dans une tribune une centaine de personnalités bien connues des antennes du service public telles que Laure Calamy (Dix pour cent), Laura Smet (Surface), Thierry Godard (Un village Français), Alix Poisson et Benjamin Lavernhe (Des vivants).
"Ne mettons pas en péril la diversité de la création, la qualité et l'étendue de l'offre gratuite proposée tous les jours à des millions de Français", poursuivent les signataires, appelant à "donner à France Télévisions la possibilité de défendre nos valeurs de diversité, de démocratie et de lien social".
Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 prévoit une baisse du budget du groupe France Télévisions à hauteur de 65,3 millions d'euros.
Dans une audition mardi au Sénat, la ministre de la Culture a reconnu que "cette trajectoire de baisse sur France Télévisions constitue un vrai défi pour la société (...)".
"Je mesure évidemment l'inquiétude qu'elle suscite", a poursuivi Rachida Dati, auditionnée sur le budget 2026.
En septembre, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte s'était alarmée au festival de la fiction de La Rochelle des coupes budgétaires envisagées par l'État pour le groupe public, qui font peser selon elle "un risque très fort" sur toute la filière.
Selon ses estimations, la création audiovisuelle disposerait à l'avenir de 380 millions d'euros, contre 440 millions actuellement.
Évoquant un "choc économique" inédit pour le secteur, la patronne de France Télévisions avait rappelé que son groupe était à l'origine de "35% du financement de la fiction", soit "deux fois plus que toutes les plateformes réunies".
Une baisse d'une soixantaine de millions d'euros en 2026, "ça veut dire 85 épisodes de 52 minutes, une quarantaine de soirées par an, ou, pour le résumer, une case de fiction en moins sur France Télévisions" donc "c'est vraiment très grave", avait appuyé Iris Bucher, présidente du syndicat de producteurs Uspa.
D.Zahrani--al-Hayat