

Cyclisme: sans Pogacar, la Vuelta promise à Vingegaard
Sans l'ogre slovène Tadej Pogacar, vainqueur le mois dernier de son quatrième Tour de France, le Tour d'Espagne s'élance samedi de Turin, en Italie, une première, avec le Danois Jonas Vingegaard comme grand favori à la victoire finale à Madrid.
En l'absence de son bourreau de juillet, qui n'a disputé la Vuelta qu'une seule fois il y a six ans, Vingegaard, double vainqueur du Tour de France (2022 et 2023), dispose d'une occasion unique d'enrichir son palmarès, à 28 ans.
Outre "Pogi", plusieurs cadors du peloton ont décidé de faire l'impasse, à l'image de Primoz Roglic, quadruple lauréat de l'épreuve, Remco Evenepoel, Mathieu van der Poel, Wout Van Aert ou Richard Carapaz.
S'il s'avance comme grand favori à la succession de Roglic, Jonas Vingegaard devra toutefois se méfier d'oustiders aux dents longues, tels l'Italien Giulio Ciccone et l'Espagnol Juan Ayuso.
Pour ramener son premier maillot rouge dans les rues de la capitale espagnole le 14 septembre, au terme d'une parcours généreux en étapes de montagne, le leader de Visma-Lease a Bike sera accompagné de ses deux principaux lieutenants, les Américains Matteo Jorgenson -vainqueur du dernier Paris-Nice mais décevant sur la Grande boucle- et Sepp Kuss, qui a lui-même remporté la Vuelta il y a deux ans.
Toujours prudent, Vingegaard a tout de même qualifié de "réaliste" la perspective d'un premier succès final au Tour d'Espagne.
- La menace des incendies -
"Il y a beaucoup d'étapes où l'on peut faire la différence, il est donc important d'être prêt dès le début", a déclaré celui qui fut le seul à tenter de suivre les accélérations létales de Pogacar au Tour de France, terminé à la 2e place.
Et le Danois n'aura pas à craindre de jeter toutes ses forces dans la bataille puisqu'il a annoncé jeudi qu'il renonçait à se rendre ensuite aux Mondiaux au Rwanda, où "Pogi" défendra son titre fin septembre.
Au sein de l'équipe UAE justement, en l'absence du patron, Juan Ayuso, le grand espoir du cyclisme espagnol aura une carte maitresse à jouer, même si la cohabitation avec le Portugais Joao Almeida, remis de sa chute au Tour de France, pourrait s'avérer explosive.
Pas épargné par les chutes cette saison, le grimpeur français David Gaudu, contraint de renoncer au dernier Tour de France, portera lui les espoirs de l'équipe Groupama-FDJ aux côtés de Guillaume Martin-Guyonnet, sur des routes lui ayant déjà souri par le passé, avec une sixième place au général en 2024 et deux victoires d'étapes en 2020.
Comme souvent dans les Grands Tours, c'est en montagne que la victoire finale devrait se jouer, avec la moitié des étapes arrivant en altitude, dont cinq marquées par des ascensions mythiques, comme l'Angliru (13e étape) ou la Bola del Mundo (20e étape). Ce parcours ne laissera à l'inverse que peu d'opportunités aux sprinteurs purs jusqu'à l'arrivée à Madrid.
La grande nouveauté de cette édition 2025 réside de son départ de Turin, afin de rendre hommage à Angelo Conterno, premier vainqueur italien de la Vuelta en 1956 et natif de la ville, suivi par trois autres étapes sillonnant le Piémont.
Les coureurs feront ensuite un passage en France, à Voiron (Isère), avec notamment l'ascension du Lautaret (2.059 m), avant de retrouver le sol espagnol lors de la cinquième étape -un contre-la-montre par équipes dans le nord de la Catalogne, à Figueres.
Si le parcours zappe le sud de l'Espagne, encore brûlant à cette période de l'année, l'épreuve sera sous la menace des vastes incendies qui ravagent le pays, en particulier lorsqu'elle arrivera dans les régions de León et de Galice, deux des zones où les feux sont les plus intenses.
Y.Saleh--al-Hayat